dimanche 17 février 2013

Elle a initié les gender studies qui ont bouleversé notre compréhension de l’identité sexuelle. Féministe, cette professeure à Berkeley est une femme de combats. Mais au-delà de ses engagements, elle élabore une œuvre majeure sur la fragilité du désir.
Judith Butler est célèbre pour avoir fondé les gender studies, les études sur le genre, qui ont essaimé dans les universités du monde entier. Dans Trouble dans le genre (1990), elle posait en effet, en lectrice de la tradition phénoménologique et de la déconstruction française, une distinction simple mais percutante entre sexe et genre, entre l’anatomie, les organes sexuels mâles et femelles, d’un côté, et la construction des identités masculines et féminines, culturelle et sociale, de l’autre. Cette distinction est élémentaire, sauf que Butler est la première à l’avoir posée avec rigueur. Et à en avoir fait un outil de relecture de l’ensemble de la tradition occidentale : souvent, les auteurs – Freud et Lévi-Strauss en tête – ont tendance à naturaliser ce qui appartient au genre. Autrement dit, on dira que les femmes sont plus tendres et plus maternelles, les hommes plus agressifs et plus dominateurs, que les premières.

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